Un demi papa - 5

 

22 Août 2010 – 21H13 :

Je reprends l'ordinateur. Pierre-Alain m'a dit que c'était bien, que j'étais le seul à tenir mon journal et si ça continuait c'est moi qui allais écrire l'histoire pour tout le gîte. Ça m'a fait plaisir.

 

D'ailleurs, ça me fait souvent plaisir, ce que dit Pierre-Alain. Il est un peu comme mon ancien maître d'école : sévère, mais juste, comme on disait avec Papa et Maman. Pierre-Alain explique toujours, il ne crie presque jamais. On a toujours envie de lui faire plaisir, parce qu'après il a un grand sourire et avec sa barbe ça fait comme un père Noël, il s'éclaire de l'intérieur. J'aime bien Pierre-Alain. Je ne crois pas que j'aurais dit ça avant, mais à force de vivre avec lui je pense qu'il est chouette et que Papa et Maman ont bien fait de venir ici.

 

Alors, le soir du jour où on a cherché Thérèse, Pierre-Alain et Hélène sont enfin revenus. Ils avaient l'air fatigués eux aussi, et on a vu des trous à l'arrière de la voiture. Hélène disait qu'ils s'étaient fait tirer dessus mais heureusement ils n'avaient pas été blessés. Les trous, ça faisait comme quand on jette des gravillons dans l'eau : plein de petits points éparpillés comme une tâche. Pierre-Alain nous a dit que c'était de la chevrotine, tirée par des fusils de chasse. Les fusils de chasse, je connais parce qu'une fois avec Greg un copain de Papa et Maman on est allé à la chasse aux palombes, dans les Pyrénées, dans une palombière, qui est une cabane cachée sous les arbres d'où on voit passer les oiseaux pour leur tirer dessus. Je n'avais pas eu le droit de tirer au fusil, mais j'étais à côté quand Greg et Papa avaient tiré et j'avais ramassé les cartouches vides. Alors je sais ce que c'est des chevrotines.

 

Mais aujourd'hui, c'est sur Pierre-Alain et Hélène qu'on avait tiré. Ils ont dit qu'ils avaient été surpris par une bande alors qu'ils étaient à Vieillevigne. Ils ne savaient pas combien de personnes il y avait eu autour d'eux ni ce qu'ils voulaient, ils n'avaient pas discuté. Après s'être fait tirer dessus Pierre-Alain et Hélène avaient fui en faisant un grand détour, pour ne pas ramener la bande ici au gîte. Ça m'a fait peur. Quand il a appris la disparition de Thérèse et la cheville tordue de Henri, c'est Pierre-Alain qui a eu peur. Comme ils avaient ramené des médicaments, Hélène est montée s'occuper des petits malades et de Henri, avec Dominique et Laurie. Pierre-Alain a donné un fusil de chasse à Charles, parce que Charles il avait beaucoup chassé quand il était jeune et il savait s'en servir, et il a sellé Gaston pour repartir chercher Thérèse. Gaston et Ignace, ce sont nos chevaux, mais on ne peut plus monter Ignace maintenant, ça aussi je vous raconterai.

 

Moi je ne voulais pas rester au gîte, j'avais un peu peur, alors j'ai dit que je voulais venir aussi. Au début Pierre-Alain ne voulait pas et puis à la fin il m'a dit de monter devant lui, avec Marion qui ne voulait pas rester non plus. On a laissé tous les autres au gîte et on est parti à cheval par la route.

 

Avant de venir ici je n'étais jamais monté sur un cheval. C'est grand un cheval, mais c'est gentil. Au départ, Nathalie et Pierre-Alain n'avaient pas de chevaux. Pierre-Alain les a trouvés à la même ferme que le 4x4 et c'est derrière la voiture qu'il les a ramenés ce jour-là, parce que lui non plus il ne savait pas monter à cheval. Après, on était retourné à la ferme et on avait pris les selles, les mors, les étrilles, bref tout ce qu'il faut pour s'occuper des chevaux, et même des médicaments pour eux.

 

On a trouvé les livrets médicaux des chevaux, c'est comme ça qu'on a su qu'ils s'appelaient Gaston et Ignace, que c'était des chevaux de selle et qu'ils avaient 13 et 15 ans. C'est Dominique qui s'est occupée des chevaux, elle savait un peu faire parce que ses enfants avaient eu des cours d'équitation, avant et elle aussi avait pris des cours. Heureusement que les chevaux de la ferme étaient gentils, parce que je crois qu'elle ne savait pas bien monter. Mais ça a suffit pour qu'elle apprenne à Pierre-Alain à monter aussi.

 

Donc, ce jour-là, Pierre-Alain, Marion et moi on est parti sur la route vers le village. Pierre-Alain avait pris un fusil de chasse lui aussi, comme d'habitude, mais après les trous dans le 4x4 ça faisait différent. En tout cas, on a cherché encore pendant des heures et on n'a pas trouvé Thérèse. Alors, on est rentré, et tout le monde était triste.

 

Ce soir-là, Marion et Thomas ont dormi avec leur papa. J'avais la chambre pour moi tout seul et j'ai pleuré en pensant à mon Papa et à ma Maman.

 

22 Août 2010 – 23H05 :

Il fait toujours trop chaud, je n'arrive pas à dormir. Le thermomètre marque encore 23 degrés. Je vais continuer à raconter la journée d'hier, le 21 Août.

Tout le monde était fatigué, ce matin-là. Les petits avaient pleuré parce qu'ils étaient encore malades, alors Hélène et Dominique avaient mal dormi. Henri avait mal à la cheville, il avait mal dormi aussi. Charles n'avait pas pu s'endormir avant le petit matin, il dormait encore quant tout le monde s'est levé.

 

Pierre-Alain a dit qu'on allait continuer à chercher Thérèse, il est parti avec Dominique quand Charles s'est réveillé. Lionel voulait un fusil pour monter la garde, Pierre-Alain a dit qu'il ne donnait pas d'arme à feu aux enfants, même de son âge. Je crois que Lionel n'a pas aimé, il a fait sa tête de boudeur, la même qu'il fait avant de nous donner des coups de poings quand les adultes ne le regardent pas.

 

Du coup, j'aurais voulu partir avec Pierre-Alain, mais il m'a dit que c'était Marion et moi les grands, qu'il nous faisait confiance pour surveiller tout le monde et lui raconter tout à son retour.

Pour rester ensemble, Marion et moi on a fait le ménage ce matin-là, ensemble. Hélène a dit à Lionel de nous aider, mais il a répondu que même sans arme il faisait le guet, et il est parti, soi-disant pour surveiller la route, avec Laurie qui ne voulait pas non plus qu'on l'appelle pour travailler.

 

A midi, Pierre-Alain et Dominique sont rentrés et Thérèse était avec eux. La pauvre était toute sale. Ça a été la joie au gîte, tout le monde est sorti en courant, Charles l'a prise dans ses bras. Thérèse était toute contente aussi mais on voyait bien qu'elle était fatiguée. Charles et Hélène sont allés la coucher et s'occuper d'elle, pendant que Pierre-Alain nous racontait. Ils l'avaient trouvée sous un arbre, dans un champ où on était allé hier.

 

Thérèse avait raconté à Pierre-Alain qu'elle ne se souvenait plus de quand ni pourquoi elle était partie du gîte, mais elle s'était retrouvée toute seule dans un endroit qu'elle ne reconnaissait pas. Elle avait dormi dans une ferme et elle avait essayé de revenir ce matin mais elle s'était encore perdue. Pierre-Alain nous a dit que Thérèse avait eu très peur et il nous a dit aussi que si quelqu'un la voyait partir toute seule il fallait lui demander où elle allait et venir trouver un adulte si on trouvait qu'elle avait l'air bizarre.

Cette fois je vais aller dormir, il est tard et je suis fatigué.

 

23 Août 2010 – 11H23 :

Il ne s'est rien passé d'important depuis le retour de Thérèse, alors je vais recommencer mon histoire à moi, quand on est venu vivre chez Pierre-Alain, quand la Grippe est revenue, au printemps.

 

C'est allé très vite. Papa nous ramenait les histoires de la ville et avec Pierre-Alain et Maman on laissait toujours la télé allumée, ça ne parlait que de la Super-Grippe. Les reporters et les scientifiques disaient que c'était une hécatombe. Ils disaient que tous les gens qui n'avaient pas eu la première Grippe mourraient de la nouvelle Super-Grippe. Pierre-Alain et Maman avaient très peur, parce que eux n'avaient pas eu la Grippe.

 

Et puis Maman est tombée malade. Papa n'est pas allé travailler. Il est allé chercher un médecin, qu'il a ramené longtemps après. Le médecin n'est pas resté longtemps, il avait l'air encore plus fatigué et encore plus triste que notre médecin qui avait vu Papa pendant la Grippe. Papa est reparti avec le médecin, il est revenu des heures après avec des boites de médicament. Pendant deux jours il est resté avec Maman, il pleurait à chaque fois qu'il sortait de la chambre, et puis Maman est morte.

 

Elle ne bougeait plus et ça sentait une drôle d'odeur dans la chambre. Un autre médecin est venu, le lendemain, il a signé un papier et il est reparti. Je crois que j'ai pleuré aussi, tout le temps.

Je crois que c'est depuis ce moment-là que tout est gris dans ma vie. C'était trop dur.

 

A la télé, on ne parlait que de l'épidémie et de tous les morts, et puis d'un seul coup il n'y avait plus que deux chaînes. Les journalistes disaient qu'ils n'étaient plus assez nombreux, qu'il n'y avait plus assez de techniciens pour tout faire fonctionner. Cet après-midi là, Papa et Pierre-Alain ont incinéré Maman. C'est Maman qui voulait être incinérée. Elle et Papa en parlaient de temps en temps, ils ne voulaient pas finir dans la terre. Alors, Pierre-Alain et Papa ont placé Maman dans un cercueil de bois fait par eux, ils ont dressé un grand bûcher dans un coin de la prairie avec du bois sec et y ont mis le feu avec de l'essence.

 

Ça a fait une grosse fumée noire qui puait et on a tous regardé Maman partir en fumée. J'avais des larmes qui coulaient de mes yeux mais j'ai regardé jusqu'au bout.

Je pleure encore quand je revois la scène dans ma mémoire. Je continuerai plus tard.

 

23 Août 2010 – 15H47 :

Pierre-Alain a raison, c'est dur de raconter les mauvais souvenirs mais après on se sent mieux.

 

Après la mort de Maman, Pierre-Alain avait très peur de mourir lui aussi, parce qu'il n'avait pas eu la Grippe et à la radio ou à la télé on disait que c'était les gens comme lui qui mourraient maintenant. Il ne voulait pas laisser Thomas ou Marion tout seuls, Papa lui a promis qu'il s'en occuperait comme de moi s'il n'était plus là.

 

Mais en attendant, Papa et Pierre-Alain sont allés faire le tour des fermes à côté du gîte. Ils nous ont amené, mais ils nous laissaient dans la voiture pour visiter les fermes avant de nous laisser entrer. Les Gendarmes sont venus aussi, ils ont discuté avec Papa et Pierre-Alain, qui nous ont dit que les Gendarmes les avaient désignés gardiens des fermes et qu'on pouvait incinérer les gens s'ils étaient morts à condition de prendre des photos et de garder les papiers des gens.

 

Pierre-Alain était tout blanc, parce qu'il connaissait les fermiers, c'était ses voisins et maintenant ils étaient morts. Ils n'ont pas voulu qu'on les voit, mais j'ai fait des cauchemars quand même, les morts ressemblaient à Maman, ils se levaient et ils voulaient m'attraper. Je crois que Marion et Thomas ont fait les mêmes rêves aussi. Ça fait longtemps que j'en ai pas fait, tant mieux.

Alors, Papa et Pierre-Alain ont fabriqué des cercueils avec des planches et ils ont incinéré les gens morts. Ils ont fait ça dans quatre fermes, avec à chaque fois une grosse fumée qui puait. De temps en temps, on voyait des fumées pareilles qui montaient aussi au loin, ça voulait dire qu'il y avait encore des gens autour, des morts et des vivants, mais pas à côté. On a revu les Gendarmes trois fois, ils ont pris les photos et les papiers des gens morts.

 

Et puis on n'a plus eu qu'une seule chaîne de télévision. Le Président est mort à ce moment là. Les journalistes disaient qu'il ne restait plus dans le monde que 3 personnes sur 10, et seulement 1 adulte sur 10. Les autres, c'était les enfants et les gens vieux qui avaient eu la première Grippe et avaient guéri. C'est à ce moment là qu'on n'a plus eu internet. Le téléphone fonctionnait encore, mais on ne savait plus qui appeler, presque tous les gens qu'on connaissait étaient morts ou étaient partis.

 

24 Août 2010 – 09H23 :

J'avais oublié de dire que Papa et Pierre-Alain avaient pris des armes dans les fermes. Avant ça, ils étaient contre les armes, ils n'en voulaient pas chez eux. Même Papa qui est Policier et qui a une arme au travail, il ne la ramenait jamais à la maison avant la Grippe.

Mais maintenant Pierre-Alain et lui disaient qu'il y avait des fusils de chasse partout et qu'on ne savait pas qui pourrait les prendre et les utiliser, puisque qu'il n'y avait plus personne dans les maisons pour les garder. Papa et Pierre-Alain fermaient toujours les portes et les fenêtres des fermes où les gens étaient morts, mais ils disaient que si des voleurs voulaient entrer ça ne les arrêterait pas.

 

Je me souviens qu'on a ramené des dizaines d'armes, presque uniquement des fusils de chasse. Je vous dis ça, c'est en comptant toutes les maisons qu'ils ont visitées, pas juste les quatre fermes du bout du chemin, heureusement. Pierre-Alain et Papa ont dit je ne sais combien de fois qu'ils n'en revenaient pas, de trouver autant d'armes dans les fermes. Des fois on les trouvait dans un râtelier, bien enfermé, des fois suspendu à un crochet au mur, des fois dans un placard, et même une fois au-dessus du lit. Et puis, avec les armes, il y avait des boites et des boites de cartouches de toutes les couleurs, des chevrotines comme j'avais vu avec Greg quand on attendait les oiseaux.

 

Dans presque toutes les fermes Papa et Pierre-Alain ont aussi trouvé les outils pour faire les cartouches. Avec Marion, on a tout porté, on a tout regardé. Alors, pour faire des cartouches, il faut des plombs, de la poudre et une balance, de la bourre, des capsules de percuteur, les étuis et les douilles qui font la cartouche, et puis un outil qui s'appelle une presse à sertir pour tout mettre ensemble.

 

On a ramené aussi des livres pour apprendre à le faire, mais même avec ça Papa et Pierre-Alain ont dit que c'était très délicat à manipuler et, pour eux qui n'en avaient jamais fait, ils disaient que s'ils le faisaient eux-mêmes tout ce qu'ils réussiraient à faire c'est de faire exploser le gîte. Mais avec les centaines de cartouches toutes faites qu'on a trouvé il y avait de quoi « tenir un siège », comme ils disaient.

Papa et Pierre-Alain ont gardé au gîte quelques fusils et les boites de cartouches (mais à l'abri, on ne voyait rien) et tout le reste a été bien rangé au grenier de la grange, loin de la maison, dans des grosses caisses en métal.

 

Après, on a eu des séances de tir au fusil de chasse. Comme Pierre-Alain n'avait jamais tiré et que Papa avait tiré mais pas souvent, on est tous allé dans la prairie et ils ont tiré des dizaines et des dizaines de cartouches. Ça fait un bruit énorme ! Mais ça dépend des cartouches, elles n'ont pas toutes le même bruit. Papa et Pierre-Alain ont fait des tas de tirs pour tester, on avait tous les oreilles qui bourdonnaient, pleines de coups de feu malgré les bouchons d'oreille en mousse jaune trouvé en même temps que les accessoires de tir. Marion et moi on a même eu le droit de tirer, une seule fois et avec nos Papas qui nous tenaient les armes, et ben ça fait super mal aux oreilles et à l'épaule ! Une seule fois ça suffit ! Nos Papas aussi, à la fin de la journée, ils avaient super mal à l'épaule.

 

Après ça, avec Marion et Thomas, des fois on jouait comme s'il y avait des bandes de bandits qui venaient, comme à la télévision, et on les tuait tous ou alors ils repartaient en courant, mais en vrai on avait un peu peur quand on y pensait, surtout la nuit.

 

Souvent, quand ils croyaient qu'on n'écoutait pas, Pierre-Alain et Papa discutaient ensemble, ils parlaient beaucoup de savoir s'il fallait rester ici ou partir ailleurs, s'il fallait rester tout seul loin des autres ou s'il fallait trouver des gens pour faire une communauté plus forte pour se défendre. Mais je crois que, tous les deux, ils n'avaient pas trop confiance dans les autres gens. Et puis Pierre-Alain il avait toujours un peu peur des gens à cause des maladies. Il se demandait souvent comment il avait fait pour ne jamais tomber malade.

 

A propos de ça, une fois Papa est revenu avec un docteur de l'hôpital de Toulouse. Le docteur a beaucoup discuté avec Pierre-Alain, il lui a posé des tas de questions et puis à la fin il lui a fait des prises de sang en disant que lui et d'autres scientifiques allaient les examiner pour essayer de trouver quelque chose contre la Grippe. Je me rappelle que le docteur a dit qu'il y avait une personne sur mille dans le monde qui n'avait jamais eu la Grippe et qu'on ne savait pas vraiment pourquoi.

Le docteur a dit aussi que tous les laboratoires médicaux qui fonctionnaient encore travaillaient sur la grippe, parce que si elle revenait encore une fois peut-être que là ce serait vraiment la fin du monde. Le docteur est resté toute la soirée, ça changeait un peu d'avoir quelqu'un d'autre au gîte. Il était gentil, mais finalement ils n'ont parlé que de la Grippe et de ce qui se passait dans le monde. Ce que j'ai retenu, c'est que c'était la catastrophe partout, qu'il ne restait plus que dix pour cent des humains d'avant. Il n'y avait plus d'avions qui volaient, plus de trains qui roulaient, presque plus de bateaux et pas beaucoup de voitures parce qu'on ne savait pas s'il y aurait encore de l'essence dans quelques mois.

 

Papa, lui, il avait encore droit à de l'essence parce qu'il était policier, et l'armée protégeait les camions citernes pour les pompiers, les policiers et les médecins.

 

Alors, on ne pouvait plus rien acheter, puisqu'il n'y avait plus rien qui arrivait dans les magasins. Papa et le docteur disaient que, en ville, les gens se battaient pour trouver des réserves dans les magasins ou dans les maisons vides. Ils disaient aussi que le travail de la police et des pompiers, c'était de transporter les gens quand ils étaient morts, pour les faire incinérer, parce qu'il n'y avait plus personne pour le faire à leur place.