Un demi papa - 4

22 Août 2010 – 16H36 :

On a eu plein de problèmes, au gîte. D'abord il y a eu des petits qui étaient très malades. Il a fallu que Pierre-Alain parte avec Hélène pour fouiller des pharmacies et chercher des médicaments. Ils sont partis toute la journée, dans la petite voiture d'Hélène, celle qui ne consomme pas beaucoup d'essence, on se demandait quand ils allaient rentrer.

 

Et pendant qu'ils étaient partis, Thérèse avait disparu, plus personne ne la retrouvait. On est tous sorti la chercher, sauf les tous petits et Dominique qui s'occupait d'eux. On a cherché partout mais on ne l'a pas trouvée. On est allé jusqu'aux fermes vides qui sont sur la route du gîte mais il n'y avait personne. Charles voulait qu'on descende à la rivière et qu'on cherche dans l'eau, mais Henri s'est tordu la cheville. La rivière passe pas loin de chez Pierre-Alain mais c'est tout en bas. Normalement, on prend la voiture ou les vélos et on fait le détour par la route, sinon il faut marcher pendant dix minutes et c'est tout le temps en descente, il n'y a que des petits bois et des prairies d'élevage.

 

Il faut que je vous dise que Henri a 80 ans et il a plein de problèmes de santé, tous les jours il lui faut des médicaments. Il est sympa, Henri, mais c'est vrai qu'il n'est pas en bonne santé et avec la chaleur en ce moment il est tout de suite fatigué. Là, il s'est tordu la cheville en descendant vers la rivière, il a crié très fort, on est arrivé auprès de lui. Hélène et Charles ont touché sa jambe, son pied, sa cheville, Henri a poussé des cris, il a soufflé fort et il est devenu encore plus blanc. Il a dit qu'il allait se reposer et rentrer après, mais Hélène ne voulait pas le laisser tout seul, alors avec Lionel pour aider ils sont rentrés tous les trois au gîte.

 

Nous, les enfants, les chiens, Laurie et Charles, on a continué à chercher Thérèse mais on ne l'a toujours pas retrouvée. A un moment, Hélène a sifflé pour nous rappeler au gîte. Quand on est arrivé, elle a dit qu'il fallait manger, parce que sinon on n'aurait plus de forces pour marcher. C'est vrai qu'on commençait à fatiguer.

 

Et puis Laurie commençait à traîner les pieds, à dire qu'on ne retrouverait plus Thérèse, il valait mieux qu'elle reste au gîte. Laurie, je n'en ai pas encore parlé, elle est fatigante. Elle n’est pas vieille mais elle est tout le temps triste. Elle dit tout le temps que les choses vont mal, que ça sera encore pire demain.

 

Des fois, j'entends Hélène qui essaie de la réconforter ou Dominique qui essaie de la secouer, mais elle ne change pas. Alors après avoir mangé la semoule de couscous préparée par Dominique (parce que ça cuit super vite donc ça économise l'énergie), on est reparti avec Charles. Il ne restait plus que moi, Marion, Thomas, Lionel et les chiens. Cette fois, on a pris directement la route vers la rivière et on est descendu jusqu'à l'eau. Arrivé en bas, ça faisait du bien, la fraîcheur sous les arbres. On a marché, on a cherché, vers le haut, vers le bas, mais on n'a pas retrouvé Thérèse. Quand on est remonté, on était tous tristes et fatigués.

 

22 Août 2010 – 18H27 :

Je continue mon histoire, parce que j'ai deux jours à rattraper, et il s'est passé plein de choses.

 

Donc, on était remonté fatigué, sans avoir trouvé Thérèse et ce pauvre Charles voulait qu'on continue, encore et toujours. Mais il était encore plus fatigué que nous. Dominique l'a forcé à s'asseoir dans un fauteuil, à boire un thé et à rester là, à l'intérieur, à l'ombre. De toute façon, il faisait 35 degrés, on avait tous trop chaud, on est resté dedans.

 

Je ne vous ai pas encore dit comment était fait le gîte. D'abord, il est tout seul dans la campagne, au bout d'une vieille route qui n'est là que pour quatre fermes et pour lui (d'ailleurs, c'est une ancienne ferme). La route ne va pas plus loin, comme je l'ai dit c'est à cause de la rivière, on est au-dessus et le terrain du gîte surplombe une grande vallée. Le soir c'est là bas que le soleil se couche et c'est super beau. Du coup, c'est comme un chemin qui ne serait là que pour nous. Au croisement de la départementale, donc, il y a juste un panneau avec le nom du lieu-dit, « Les Glaises », ça s'appelle. Quand on y est on ne voit que les fermes, le gîte est encore plus loin, on est vraiment tout seul. Le village s'appelle Layrac sur l'Hers et il n'est pas bien grand non plus, il n'y a qu'une école qui ne fait que les petites classes, jusqu'en CM2. Comme Marion a douze ans, ses parents la déposent tous les matins au croisement, à l'arrêt du car pour aller au collège, ça lui fait encore un quart d'heure de trajet.

 

Donc, quand on vient de la route, on rentre sur le terrain par un long chemin avec une rangée d'arbres de chaque côté. Au bout, c'est la grande cour. Le bâtiment est tout allongé, avec l'habitation côté gauche et le grand hangar côté droit. Encore plus à droite, perpendiculaire au bout du hangar, il y a la grange qui ferme la cour. Le puits est sur la gauche de la maison, il est collé à une petite construction où il y a le four à pain que Nathalie et Pierre-Alain avaient juste remis en état avant la Grippe.

 

La maison, quand on y rentre, on a l'escalier en face et la grande cuisine à droite, avec une cheminée géante dans le mur sous l'escalier. Mais Nathalie et Pierre-Alain ont mis un gros poêle à bois dans la cheminée, c'est super beau, et chaud aussi. De l'autre côté de l'escalier, il y a une pièce qui servait de chambre au fermier d'avant et que Nathalie et Pierre-Alain ont transformé en bureau. C'est là qu'il y a l'ordinateur où on écrit et on peut regarder dans la cour en même temps, j'aime bien. A l'arrière, c'est les toilettes, la machine à laver, le congélateur et des placards. Aujourd'hui, on ne se sert plus de la machine à laver ni du congélateur, il n'y a pas assez d'électricité. Pour le froid, on a juste deux frigos et des sortes de caves creusées sous la grange.

Et pour la lessive, Pierre-Alain a construit un lavoir, comme une grande baignoire en béton avec l'eau courante, et il faut se fatiguer à frotter chaque vêtement avec les blocs de savon de Marseille, à les battre et à les rincer avant de les suspendre pour qu'ils sèchent. Je le fais quelquefois, c'est trop fatiguant !

 

A l'étage, il y a les chambres. D'un côté celle de Pierre-Alain, au-dessus du bureau, de l'autre celles de Marion et Thomas, une chacun. Au départ, il n'y avait qu'une chambre, mais Nathalie et Pierre-Alain ont cassé des murs et la maison s'agrandit maintenant dans le hangar par une deuxième chambre et une grande salle de bain. Au-dessous, collé à la cuisine mais dans le hangar, c'est la grande pièce des amis, avec un petit salon, un grand lit, des toilettes et une douche. C'est là que Papa et Maman et moi on habitait quand on est venu vivre chez Pierre-Alain. Maintenant, c'est Thérèse et Charles qui vivent là et moi je suis monté dormir dans la chambre de Thomas, avec lui.

 

Les autres vivent dans l'ancien hangar collé à la maison. Nathalie et Pierre-Alain l'avaient d'abord vidé de tout ce qu'il y avait dedans, ils avaient creusé le sol (avec des machines), coulé du béton, posé des tuyaux pour l'eau, tiré des câbles pour l'électricité, maintenant au rez-de-chaussée ça fait une immense cuisine où on peut manger tous ensemble et à côté un énorme salon où on peut se reposer quand on veut. Il n'y a pas longtemps, Dominique et Pierre-Alain ont réussi à ramener un baby-foot et une table de ping-pong, c'est cool.

 

Au-dessus, Nathalie et Pierre-Alain avaient prévu des chambres, mais ils n'en avaient encore construit aucune quand la Grippe est arrivée. Pour loger tout le monde, les adultes ont tiré des rideaux épais pour faire des sortes de chambres, ça fait des coins d'habitation pour chacun. C'est là que Dominique, Hélène et Laurie s'occupent des petits.

 

La grange dehors, c'est pour ranger les voitures. Normalement, il y a l'ancienne voiture de Nathalie et Pierre-Alain, un Peugeot Partner, et le 4x4 que Pierre-Alain a pris dans une ferme quand il y a eu les problèmes, un gros Toyota qui passe partout, super utile pour les gros travaux, avec un treuil. Il y a aussi la petite Twingo de Dominique, quand elle est arrivée jusqu'au gîte et jamais repartie, la 206 d'Hélène et le break de Papa et Maman. C'est là aussi que Pierre-Alain a fait l'étable, avec la vache et les chevaux, les cochons sur le côté, les lapins dans les clapiers et les poules dans un poulailler.

D'ailleurs, heureusement qu'on a la vache, parce que sinon on ne boirait jamais de lait. Comme Marion, j'ai appris à traire la vache, mais c'est difficile. J'ai aussi appris à boire le lait chaud et entier, au début c'est bizarre, après c'est super bon.

Commentaires

Par bardablog le 08/12/2009 à 13:10

C'est bien, mais les épisodes sont scandaleusement courts... ;+)

Par Yves Le Hir le 08/12/2009 à 16:45

... d'un autre côté, c'est un livre pour enfant.

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