Bodyguard (3/3)

 

 

CHAPITRE II

 

 

 

 

LUNDI - 09 H 00

 

-Bonjour, bienvenue.” La chaude voix d’Aun réceptionne nos premiers visiteurs.

Je les regarde entrer, un oeil sur l’écran-témoin de mes mouchards. Le judas électronique de la porte, matériel standard de toutes les issues d’appartements de l’hôtel, nous permet déjà de voir ceux qui arrivent. Ensuite, j’ai ajouté quelques gadgets dans notre suite.

Face à l’entrée, une micro-cam enregistre les arrivants. Visio-senseurs à large spectre, je couvre le visible et l’invisible, de l’infra-rouge au début des U.V. Un mince câble envoie les infos vers le réseau de l’appartement, elles sont triées et corrélées au niveau de l’UC principale. Tout autour de la porte, divers senseurs magnétiques et massiques recueillent leurs informations sur tout ce qui pénètre dans notre suite. De la même façon, ces données sont centralisées et traitées. Les logiciels qui s’en occupent sont chargés de m’assurer que ce que je vois correspond à la réalité.

En fait, ce n’est là que du travail de routine. Pas de sas de haute sécurité, pas d’interception des communications, pas d’analyse au niveau bio-moléculaire. On part d’un principe de confiance a priori.

 

Ceux-là sont trois. Des représentants de la firme Lemmon, m’a dit Aun. Grosse boite de Cornouailles, elle représente l’originalité, l’ergonomie, la qualité de design en matière d’équipements informatiques personnels. Will Barbier, Steve Driscoll et Joelle Pfaff sont ses trois mousquetaires du matin. Qui, comme tous les mousquetaires, sont quatre. Le temps de faire en anglique les présentations -trois contre trois-, Driscoll aidé d’Aun déballe le quatrième. Une très commune mallette aux couleurs arc-en-ciel de la firme est dépliée. Quelques touches sont pressées, une représentation Tri-D apparaît. Mes instruments enregistrent un flux de données entre l’appareil et notre UC. L’IA de Lemmon vient prendre part à la discussion. De la même façon, je détecte des échanges entre le portable et les crânes des arrivants. Nano-radios ultra plates implantée sous la peau au niveau de l’oreille, qui leur permettent de communiquer avec l’IA et plus globalement avec leur siège, sans avoir à s’interrompre.

La discussion sérieuse lancée, je quitte et j’isole la pièce. Je suivrais les actes de chacun depuis mes moniteurs, dans la cuisine.

Et, par deux fois, j’apporterais le plateau de boissons chaudes et froides. Caf’, SoyaMilk, eau et jus de fruits.

 

12 H. La réunion se termine par quelques poignées de mains et courbettes. Les envoyés de Lemmon nous quittent. Win demande à ce qu’une collation nous soit servie sur place. Assortiment de légumes européens en salade, et somptueuse coupe de multiples fruits asiatiques en dessert, agrémentée de petits gâteaux sucrés et gluants, spécialités de Rangoon. Mes myanmars -Aun comprise- commentent librement et en birman la matinée, essentiellement l’impression qu’ont laissé sur eux les européens.

 

 

13 H 30

 

Deux personnes seulement. Espagnols, représentants de la Financiero de Catalunia, partenaires possibles du montage envisagé. Costumes sévères et maintiens stricts, ce ne sont pas des rigolos. Mallette en néo-cuir hi-tech pour le grand mince au visage fin, taser sous la veste et implants bien localisés pour le garde du corps à coté de lui.

Le financier ibérique salue les birmans. Son suivant, un pas en retrait, reçoit la mallette et sous l’oeil d’Aun en sort et déploie l’écran holographique, qui affiche un discret sigle rouge et or. Une fine fibre optique est raccordée au réseau, le visage sévère et buriné d’un vieil homme sec aux rides creusées se matérialise.

-Juan Antonio Salvador”, présente le banquier. “Fondateur de la Financiero de Catalunia, et image choisie pour notre IA, qui représentera le groupe en ma compagnie.”

Win acquiesce, s’assied à la table en compagnie de Sein et Ne, face à l’espagnol. Je me retire à nouveau, en compagnie de mon congénère. Nous assisterons tous deux à la scène à partir de notre position en retrait, par la voie indirecte de la caméra.

 

Durant l’heure, je discute avec Andreas -bien que 100% catalognais, ses parents voulaient un prénom vraiment euro- . Employé de la Corp depuis près de dix ans déjà, nous comparons nos parcours et la qualité de nos vies actuelles. Sans étonnement, son job est plus stable, mieux payé que les miens. Mais, il n’a rien à dire sur ce qu’on lui demande de faire. Ou alors il cherche un autre employeur. Règle du jeu corporationniste. Il ne se prive pas de me faire remarquer que pour moi, c’est la même chose. Moi non plus, je n’ai pas de job à refuser. Sinon, j’ai du mal à joindre les deux bouts. Eternelle discussion des CorpoMen et des indépendants.

Pour l’instant, le rideau d’isolation vient de disparaître, son patron salue Win. Les deux espagnols nous quittent, stricts et sévères comme à l’arrivée.

 

Sein me fait savoir qu’ils apprécieraient de visiter Paris cet après-midi. “Le temps d’analyser cette rencontre”, me dit-il. “Une demi-heure”, il précise.

Je fais cracher à l’UC de la suite les itinéraires types, les ballades touristiques pour étrangers qu’elle possède en mémoire. Aun m’oriente en fonction des goûts de Win. L’Ile-de-France vue du ciel en Aéro-Zeppelins, les châteaux millénaires en convertible, le “gai Paris” en glisseur, la descente de la Seine en bateau-mouche, les musées, il y a le choix. Lorsque Aun me dit qu’un dîner à l’extérieur serait éventuellement une bonne idée, la visite se fixe. L’UC se révèle extrêmement compétente. Appel simultané à la sécurité pour quelques précisions, je suis prêt lorsque les trois birmans rangent leurs note-pads.

 

Un glisseur nous attend au pied des marches de la sortie de l’hôtel. Parcours silencieux et sans à-coups jusqu’à la Cité de l’Eau du vieux quartier de La Villette. Notre véhicule longe les hectares inondés, les îles artificielles, les passerelles multiples de La Cité. Dans le ciel, comme à chaque fois, quelques cerfs-volants virevoltent joyeusement, taches de couleur dans un ciel de printemps blanc et bleu pâle. L’holo-projo de notre véhicule restitue la vision extérieure, commenté à la demande et en anglique par le cube mémoire du guide synthétique qu’Aun a pris dans la suite.

Les Birmans apprécient le lieu. Son évolution à travers les siècles -depuis une ébauche d’abattoir jusqu’à un parc ouvert à tous vantant la cohabitation intelligente avec Mère Nature...-.

 

Bord du canal. Le véhicule se gare et nous descendons sur les pavés gris. Sur un pier de la mini-marina, une borne aux couleurs des “Bateaux-Mouches”.

-Leon Ross” dis-je devant le terminal en introduisant mon ID “j’ai réservé un bateau pour une promenade de durée et distance illimitée”

-Bienvenue parmi les nouveaux clients des “Bateaux-Mouches”, Mr Ross. Votre bateau est en cours de préparation. Veuillez introduire votre Carte de Crédit s’il vous plaît, je préviens le préparateur.”

 

Une femme sort d’un des bateaux mouillés au pier tandis que notre petite équipe s’y engage.

-Bonjour Mr Ross. Je suis Nathalie Hemann, et je viens de réviser votre embarcation. Tout est automatique, mais peut-être désirez-vous un complément d’information ?

Pendant que les hommes d’affaire et Jacqueline embarquent, je me fais rapidement préciser certains points. Notre embarcation est un hydroptère standard pour cours d’eau calmes. Propulsion silencieuse par turbines immergées, large vue sur l’extérieur, possibilité d’ouvrir ou clore complètement la cabine en fonction des désirs. Pilotage totalement automatique assuré par un module sans personnalité à triple sécurité (lien permanent avec le RAC local, vision à 360°, possibilité de repasser en manuel). Système de communication complet standard, branchement de toutes nos interfaces et cubes-mémoires personnels.

-C’est parfait Nathalie. Merci encore.”

 

Tandis qu’elle s’éloigne, je demande à notre autopilote de nous amener dans un premier temps jusqu’à la Seine. Le vaisseau déjauge sans à-coups, je rejoins Aun à l’avant, qui vient de ré-enclencher notre guide et son holo-projo.

Nous glissons doucement dans la brise printanière entre les édifices bordant le canal. Win, Sein et Ne semblent enchantés. J’en étais à peu près sur. Le tourisme sur l’eau est une seconde nature pour tous les Birmans que j’ai rencontré jusqu’ici. Quelques pentes magnétiques plus tard, notre engin s’engage dans le tunnel. Moins de brise, mais spectacle sportif. Le toit qui nous isole de l’extérieur est entièrement en cristacier blindé. Il sert de sol à de multiples terrains de sport, tous ou presque occupés par de petits groupes de parisiens en pleine activité. Comme d’habitude, le sport le plus prisé est le glass-hockey. Sur des semelles en téflon haute-résistance, deux équipes s’affrontent à coups de crosses, à faire entrer le palet dans le but à mi-hauteur. Ca bouge, ca frappe, ca va très vite surtout. Bonne condition physique nécessaire. Sur l’un des terrains, les équipes refont le sol, en y passant de petites surfaceuses qui polissent le cristacier abîmé et lui réinjectent une résine liquide qui est ensuite chauffée et égalisée par un nouveau passage de l’engin. Une demi-heure de travail par jour pour un résultat optimum.

Plus loin, une troupe de danseurs s’entraîne. Envols, sauts et autres cabrioles se répercutent de façon sonore à travers le revêtement blindé. Toujours impressionnant.

Enfin, passé la marina de la Bastille dont les hautes colonnes en cercle sont visibles de notre embarcation, nous débouchons sur le fleuve. “On le descend” dis-je à l’autopilote.

 

De chaque coté, les façades quasi ininterrompues des bâtiments nous escortent dans notre descente de la Seine. La Nouvelle Cathédrale Notre Dame retient l’attention des birmans. Arcs-boutants de bois précieux, murs en verre de silice d’astéroïde, sculptures en pierre martienne, flèche dentelée en gaz de Jupiter solidifié, enfin une œuvre totalement européenne dont aucun équivalent n’existe sur Terre. Et quelques siècles d’existence lui confèrent une forte légitimité.

Le reste de l’île est tout aussi impressionnant, mais pas dans le même style. Arcologie unique dédiée aux riches et aux puissants, résidence urbaine de la jet-set, ses murs de plastacier hermétique où joue la lumière ne font que laisser deviner sans la voir la puissance qui y vit selon ses règles. De temps en temps, un convertible y rentre ou en sort, survolant le fleuve avant de bifurquer.

 

Quand à nous, notre hydroptère fend toujours les eaux soigneusement traitées de la Seine. Quelques dauphins génétiquement modifiées, offerts gracieusement aux riverains par la municipalité, bondissent autour de nous.

Nouveau Louvre, Nouvelle Tour Eiffel, la traversée de Paris n’offre guère d’autres sites exceptionnels. L’un, réplique fidèle du palais originel, arrache des cris d’admiration aux visiteurs. C’est une chose de le visiter virtuellement, c’en est une autre que de s’apercevoir de sa réalité. Les témoins de l’architecture pré-mécanique ne sont guère courant. L’autre, délaissant la réalité du modèle mais respectant son esprit, est un élégant treillis de monofilament qu’on dirait vide, sans substance. Et pourtant, elle culmine à mille mètre et reçoit en permanence des milliers de visiteurs que l’on voit circuler, dans le vide semble-t-il. Dans le ciel parisien, elle resplendit, telle un diamant doux aux innombrables reflets. Des trois birmans, Win surtout semble apprécier la traversée. Les édifices millénaires qui traversent le temps en se dépassant, en se reconstruisant, cela lui plaît. Il y voit peut-être la destinée du Dragon ?

 

Arrivée au Canal de St-Cloud. Halte de notre engin. Quelques centaines de mètres sous le doux soleil d’Ile-de-France à travers le site de la Régie Parisienne de Transport Aérien, parmi les libellules artificielles qui virevoltent au dessus de nous. Aun explique que l’endroit est le siège de l’une des nombreuses compagnies privées de transport de la région, où nous allons prendre un nouveau moyen de déplacement. Pendant ce temps, je me suis identifié à la première borne, et après avoir réglé un commercial de la RPTA nous guide vers le mini-convertible que je viens de louer. Même topo technique que pour l’hydroptère -sans être parano, je tiens à savoir ce que vaut chaque engin dans lequel je monte, et surtout ce que je peux éventuellement en tirer s’il faut le brusquer-. Décollage en douceur, tout automatique.

 

A quelques centaines de mètres d’altitude, dérivant doucement, le convertible aux larges hublots panoramiques permet à Win, Sein et Ne de s’imprégner de la réalité de l’agglomération. Urbanisation à perte de vue, tempérée par les innombrables taches vertes ou bleues des parcs naturels ou aquatiques, comme toutes les agglomérations du monde.

Rapidement notre destination devient évidente. Ces longues façades mates, mur ininterrompu d’hôtels, salons et appartements privés, fermé par ce dôme géant en cristacier transparent ne peuvent enfermer qu’une seule chose. “Le château et le parc de Versailles !” souffle Win enchanté.

Notre convertible s’inscrit dans le circuit obligatoire et nous cerclons lentement, admirant l’immense site préservé depuis des siècles.

Bientôt posés, notre équipage franchit l’accès, et commence à marcher à travers le parc. Ce n’est pas la première fois que j’y viens, mais je le trouve toujours aussi majestueux. Autant je ne visite les musées que virtuellement, autant je trouve obligatoire de fouler matériellement les grands espaces naturels.

Deux heures vont passer. Sans tout voir, Win nous entraîne admirer de multiples oeuvres exposées ici. Il est guidé par les propos distillés en anglique dans son oreillette par l’accompagnateur synthétique du château. Chacun d’entre nous, relié de la même façon, a droit s’il le désire à de multiples commentaires sur ce que nous visitons.

Fin de la visite sur décision unilatérale de notre leader, direction l’une des salles de restaurant qui domine le parc, pour une rapide collation de fin d’après-midi.

 

Sympathique brunch végétarien d’après-midi, puis reprise du convertible. Un très large et lent détour au dessus de Rambouillet et St-Germain nous ramène jusqu’au site de la RPTA où nous embarquons à nouveau sur l’hydroptère. Lent retour et conversation détendue où Win me fait parler de ce que je connais de l’Euro. J’ai quelquefois du mal à formuler des réponses précises, après tout je ne suis ici que depuis deux ans, et l’histoire n’est pas exactement mon hobby préféré. Ce qui ne gène pas trop Win. Comme il le dit, la connaissance du quotidien est aussi importante dans son métier, et pour ses projets européens, que les grandes stratégies brillantes.

 

Mais foin de détente, dès la sortie de l’hydroptère la discussion reprend -en birman- sur les rencontres à venir de la semaine. Le rythme ne va pas se ralentir.

 

 

MARDI - 09 H 00

 

Réception de Maxime Challand et de ses deux gardes du corps. Le second de l’empire européen de l’électronique Digital Dimension nous fait l’honneur d’une visite en personne. Cinq minutes de salutation entre lui et les myanmars, pendant ce temps le second garde du corps visite brièvement mais complètement la suite, détecteurs en batterie. Dès son retour et son acquiescement, Challand, Win, Sein et Ne s’isolent. Je reste avec Max et “Bob” comme ils se nomment eux-mêmes. Gardes du corps de haut vol, totalement dévoués à leur patron, vivant avec lui quasiment 24 heures par jour, l’un est fortement cybernétisé, l’autre “simplement” génétiquement amélioré. En tout cas, l’un et l’autre me supplantent physiquement sans guère de problèmes.

Une petite heure, et le trio repart, après une chaleureuse poignée de main entre Chaland et les birmans.

 

C’est reparti pour le reste de la semaine, et ça ne va guère cesser. Tomi Wood, le nouveau gourou des nouvelles sciences suit Challand et reste déjeuner. La B-Bank envoie deux émissaires en début d’après-midi, suivie par le Consorzio Italiano per Investimenti et son envoyé unique.

Berlin Finanzbank, Euro Electronics, NewEdge, E-Tronic et moults autres vont défiler. Sociétés d’électronique, d’informatique, sociétés financières, banques, conseillers… Les birmans auront une vision complète des affaires made in Euro.

 

Bien que pas si sensible que cela, j’arrive finalement à faire une différence entre les trois hommes. Sein Maung est le financier, Ne Sawbu le technicien, Win le patron, celui qui prend l’air du temps, qui rencontre les analystes et les sociologues, qui oriente la stratégie à long terme.

 

Et ces jours passés en terre européenne plaisent aux myanmars. A ma surprise, c’était la première fois qu’ils sortaient de l’Asean. A notre époque de rencontre virtuelles, il est tellement plus facile et moins déroutant de rester chez soi ou au siège de sa société. Avec la perfection actuelle des simulateurs holographiques et la puissance des IA, il ne manque plus que le vent dans les cheveux, le soleil dans les yeux et la mauvaise haleine de votre interlocuteur...

Là, c’était Thingyan Win qui avait insisté pour ce voyage. Il l’a répété plusieurs fois cette semaine :

- Sur les décisions qui vont en résulter, je joue l’avenir du groupe. Je veux continuer ma croissance, confronter mes idées à une autre culture, en tester la validité mondiale. Si je rate, le TPD ne sera que l’une de ces milliers de Corps de moyenne gamme, condamnée à être absorbé par une MégaCorp. Si je réussis, le groupe gravit un nouvel échelon vers la puissance, tout en prouvant le bien-fondé de ce à quoi je crois.”

 

Lourdes paroles, qui expliquaient peut-être les tensions que j’avais senti entre les trois hommes. Bien que leader incontesté, Win était régulièrement pris à partie par Sein, ou orienté sur une autre vision des choses par Ne. Même Aun pouvait intervenir, bien qu’elle ne le fasse pas souvent.

 

Enfin. Ce soir, c’est Jeudi soir, et mon contrat termine demain. Matinée de travail, déjeuner détente tous ensemble, puis achat des souvenirs et transport vers l’aéroport de Séville d’où le Semi-Ballistique prend son envol à dix-neuf heures. Sept heures de décalage horaire - dans le mauvais sens-, mais trois heures de trajet seulement, les myanmars mettront à peine une à deux journées pour revenir en pleine forme.

 

Mais ça, c’est ce que j’avais en tête en m’endormant. Le réveil est plus brutal.

 

 

Vendredi, 06 H 00.

 

Je me lève tranquillement et en pleine forme comme d’habitude. Je profite de la taille de la chambre pour y exécuter sans forcer tous les assouplissements qui me réveillent le corps et l’esprit. Tirer sur les muscles et les tendons, se faire mal pour se faire du bien, voila une demi-heure qui file. Corps chaud, quinze minutes de katas. Je m’arrête en soufflant. Longue douche chaude, puis volontairement froide. Drap de bain et séchage tonique, je m’habille enfin comme tous les jours d’un pantalon et d’une chemise, tous deux en toile naturelle claire et résistante, tous deux droits sortis du nettoie-linge de la suite.

Sept heure, je rejoins la cuisine où j’aide Aun à lancer le petit déjeuner -c’est à dire que je confirme auprès de l’auto-chef les demandes passées la veille ou avant par les occupants de la suite pendant qu’elle dispose les bols, assiettes et couverts autour des jus et coupes de fruits de la table de la cuisine.

 

Dix et quinze minutes plus tard, Sein puis Ne nous rejoignent. Je commence à m’inquiéter de ne pas avoir vu Win.

-Pas de problèmes,” me rassure Sein, “j’ai parlé avec lui assez tard hier soir,” c’est vrai, j’étais dans le salon et je l’ai vu passer d’une chambre à l’autre, “et il m’a dit souhaiter ne pas se presser pour sa dernière nuit en terre européenne.”

 

Sept heure trente. Sept heure quarante. Si mes capteurs n’indiquaient pas toujours la présence de Win endormi dans sa chambre, j’y serais allé jeter un coup d’oeil.

Huit heures. Cette fois ce n’est pas normal. Passant outre les réprobations -pas très vives il est vrai- de Sein et Ne, je vais voir.

 

Porte verrouillée ! Ca devient sérieux. Code prioritaire à l’UC de la suite. La serrure se débloque. L’entrée coulisse.

Pute borgne ! Plus personne. Simulateur de présence sur la couette, aucune chaleur, aucune odeur de sommeil. Depuis quand, et comment, a-t-il disparu ?

 

Alors là, bravo le garde du corps…

 

 

 

 

 

 

CHAPITRE III

 

 

 

-Rien ! Toujours rien !” Déjà neuf heures, et pas une idée de ce qui a pu se passer. Win Thingyan a disparu, point. Aun a alerté la sécurité de l’hôtel peu après la découverte, ils cherchent toujours.

- Bon, on reprend, on repasse tout au crible. Oui, encore.” Sein et Ne n’ont plus l’air d’y croire.

 

 

Et voila.

C'est tout ce qui avait été écrit.

La trame est devenue celle de la BD Inspector Wang, qui elle-même n'est pas allée jusqu'à son terme...

Décidément.

Commentaires

Par bardablog le 20/09/2009 à 21:28

Rhaaaaa........ Ça partait si bien......

Par bardalyves le 21/09/2009 à 08:50

Merci...

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