Nasty, Maël & Bruno : 08

 

 

-J’en reviens toujours pas ! Y s’est rien passé ! Pas de tueurs, pas d’emmerdes, rien. Nada. Zéro. Nichts. “

De l’arrêt du vaisseau jusqu’à leur arrivée au pied de la Tour Orbitale Pacifique, Nasty n’avait pas arrêté. A croire que de se mesurer aux tueurs de Jaszek lui manquait vraiment.

Ils passaient maintenant la douane terrienne. Après avoir été vérifiés à la descente du vaisseau par l’administration de l’Agence Spatiale, c’est la Confédération Pacifique qui épluchait maintenant leur identité. Avec à chaque fois le même leitmotiv : “Vos ID ne sont que provisoire, vous devrez les faire refaire auprès de votre état”. Au moins Sydney, leur destination du moment, se trouvait-elle dans la même Confédération. Pas de nouvelles frontières, pas de nouveaux contrôles à repasser.

Les vérifications terminées, Bruno les fait sortir sur la terrasse surplombant le bâtiment. Au milieu des rares touristes qui prennent le temps d”interrompre leur voyage, ils respirent l’air équatorial et marin de la petite île de Waigeo, site de la seconde des trois Tours Orbitales Terriennes.

-Alors, c’est pas beau, ça ?”

 

-… euuhh…”

Maël comme Nasstasia restent quelque peu interloqués. Autour d’eux, dominé par la hauteur infinie de la Tour, ce ne sont que bâtiments bas, nature modelée par les parcs paysagers, pistes et points d’envol, vaisseaux marins et aériens engagés dans des ballets complexes, sur fond d’Océan Pacifique domestiqué par les dizaines d’îles artificielles disséminées jusqu’à perte de vue.

-Regardez. Partout où vos yeux se portent, vous pouvez sentir la puissance. La puissance commerciale, la puissance financière, la puissance terrienne. Regardez, partout. Dites-vous qu’il y a trois Tour sur Terre, et vous comprenez pourquoi la vieille planète est encore en tête de la course. Cinq milliard d’habitants. Cinq milliard de consommateurs. Cinq mille ans d’histoire. Les Nouvelles Planètes sont magnifiques, jeunes, dynamiques, et sans squelette dans les placards, mais il leur manque encore du temps. Encore quelques dizaines d’années, pour le moins.”

-Mais, je m’emporte, je m’emporte, et nous avons un rendez vous. Allez, to Australia !”

 

Ils reprennent les coursives tout automatique du dispatching de la Tour Pacifique. Dix minutes et cinq kilomètres plus loin, entrée dans le complexe des hypersoniques. Valider les places réservées pendant la descente, subir le check médical obligatoire, et attendre. Une heure après l’arrivée sur le sol Terrien, l’hypersonique à destination de Melbourne les accueille à son bord.

 

Décollage puissant, montée en force, phase horizontale avec poussée constante tout juste perceptible, chute libre -toujours désagréable-, enfin atterrissage. Waigeo-Melbourne, 4.800 km, une heure. “Rapide, mais très cher” aura glissé Bruno à l’arrivée.

 

Au sol, RapidTrans du Great Melbourne Transit Authority pour parcourir les 50 km séparant la zone hypersonique des premières banlieues de la cité. Descente à l’immuable Transit Station, nœud de tous les transports aériens et terrestres de la région -Aéro-Zeppelins, convertibles, accélératubes, MagLevs, et la multitude des véhicules routiers-. Celle de Melbourne ne fait pas exception à la règle, les contraintes induisent partout les mêmes architectures.

Guidé par Bruno, le groupe embarque dans le MagLev. Durée annoncée, 1 heure 20, arrêt à Camberra compris.

 

-OK. Stop. Maint’nant, faut qu’on cause, Nobru Boss.”

-Oui ?” Bruno reste calme sous l’assaut. Cela fait dix minutes que le train a démarré.

-On a à peine eu le temps de discuter. Explique-moi encore, c’qu’on va fout’ à Sydney, et qu’est-ce qu’on en a à braire, d’deux ploucs flicards incapable de s’démerder seuls ?”

-Ce que nous en avons à “braire” ? Ces gens ont attaqué Duncan Chalk à eux trois, je ne sais toujours pas pourquoi, je ne sais toujours pas ce qu’ils savent. Pour moi, c’est une raison suffisante. Si les survivants peuvent m’apprendre comment faire tomber Chalk, j’irais les chercher jusqu’à Alpha du Centaure s’il le faut.”

Il laisse l’explication faire son chemin sous les cheveux verts.

-Et je vous amène avec moi, car si Jaszek nous envoie d’autres équipes sur le dos, nous ne nous en sortirons qu’ensemble. Parce que nous sommes tous trois également motivés. Si nous nous séparons maintenant, ils n’auront qu’à vous cueillir l’un après l’autre, en commençant par toi avant que tu ne disparaisse. Explication suffisante ?”

-Pour moi, largement.” C’est Maël qui intervient. Il regarde la jeune femme dans les yeux. “Nasty, nous ne nous en sortirons qu’ensemble.

-Oh, merde, c’est bon ! On va jouer les boy-scouts. Mais si ça tourne encore mal, j’vous préviens, j’me casse. Au moins, ils ne me retrouverons pas, moi. J’disparaitrais que’qu’ part en Ouralie, et pis basta.”

“Que tu crois, que tu crois” pense Bruno. En lui-même, il est persuadé que Nasty sait qu’ils doivent rester ensemble. Ses refus d’obtempérer ne sont que la marque de sa volonté d’indépendance, de l’orgueil mal placé.

 

Sydney. Sa baie, son opéra -enfin, la version actuelle, 3eme du nom, construite en ’675-, et, surtout, le “Soldat de Plomb”, où avec de la chance se trouvent encore les deux Rangers.

 

-Au fait, Bruno”, lui aura demandé Maël. “C’est quoi, le Soldat de Plomb ? Tu avais l’air de connaître.”

-Il se trouve qu’effectivement oui. C’est un endroit… magique. Un endroit avec une âme. Attends… que je cite… “Sur la lourde porte, l’idéogramme rouge d’un jouet clignotait, imité, juste au dessous, par l’inscription bleue Soldat de Plomb. Les mots mangez, buvez, revenez, étaient inscrits en vert. Et les voyageurs ne manquaient jamais de faire cela, car ils savaient que c’était possible”. C’est une ancienne grande écrivain qui a écrit cela, et elle avait raison.”

-…?”

- Soldat -c’est son surnom- est un ancien combattant cyborg de l’Euro-Bloc. Un jour, il n’y a plus eu de place pour lui. Il a été l’un des rare que l’on ait laissé partir. Il s’est installé ici, sur la baie, et cela fait maintenant… plus de cent ans je crois… Personne ne sait exactement pourquoi il ne vieillit plus, mais c’est comme ça. Alors, quand un voyageur, un étranger, veut retrouver un endroit stable dans cette ville, il va au Soldat de Plomb. Avec le temps, l’adresse s’est répandue, ça ne m’étonne donc pas que trois Rangers d’Alpha du Centaure aient convenus de ce lieu pour se retrouver.”

 

Courte séance de marche à pied en descendant du taxi, juste le temps de contempler la baie de Sydney, coté installations portuaires, et les escaliers les mènent sur le coté de la petite rangée d’habitations où se tient le bar, avec vue imprenable sur les cales et quais de déchargement.

 

-Soldat, mon ami. Richard est de retour.”

-Richard, mon ami. Bienvenue.”

Très dignement, chacun de son coté du comptoir, les deux hommes s’étreignent sobrement. Puis Richard-Bruno présente Nasty et Maël au tenancier de l’endroit, passe les commandes de boissons, et va s’asseoir avec eux à l’une des tables de la salle.

Le “Soldat de Plomb” s’offre à eux. Quarante mètres carrés de tables rondes entourées de sièges ergonomiques Tout est de la même matière plastique lisse et lourde aux différentes teintes passées, patinées par l’âge, accordées aux murs de vraies pierres apparentes noyées sous un vernis épais qui fut transparent il y a bien longtemps.

“Soldat” s’affaire derrière un long comptoir d’une seule pièce en pierre usée, lissée, sorte de basalte parcouru de fines veines de couleur. L’ensemble est posé sur ce qui fut sans doute une partie de yacht, hublots encastrés dans une feuille de plastique résistant et blanc. Derrière se déplace le barman, aux gestes précis, parfaits. Jamais un verre ne cogne, jamais une bouteille ne goutte. En ce moment, il dispose les consommations du trio sur un grand plateau métallique et s’apprête à les apporter.

 

-Bruno…” commence Maël.

-Oui ?…”

-Comment l’as-tu connu, cet homme… ce “Soldat” ? Et pourquoi te connais-t-il sous le nom de Richard ? Nous ne sommes plus sur Mars…”

-Exact. Mais toutes les transactions, voyages, billets achetées jusqu’ici sont répertoriées -chacune dans son fichier, bien sur-. Quelqu’un doté de gros moyens -comme la SilverChalk, par exemple- pourrait les remonter jusqu’au citoyen Richard Schumann, récemment arrivé sur Terre en provenance de Mars. Donc, Richard Schumann se trouve en ce moment à Sydney. Et comme Soldat est un ami de toute confiance, il sait que je suis amené à changer de nom de temps en temps. Donc, quand j’arrive chez lui, je lui précise qui je suis en ce moment. Voila. Répondu ?”

-…M’ouhais… Excepté… comment l’as-tu connu ?”

- C’est très simple”, répond alors Soldat, arrivé silencieusement jusqu’au trio. Tout en desservant son plateau et remplissant les verres, il parle doucement.

-Il y a de cela quelques années, j’étais en proie à quelques… tracas. Oh, rien que je ne puisse maîtriser, mais des choses qui gênent la clientèle. Vous savez, des tags racistes, des pierres lancées, des débuts d’incendies. Toutes ces choses anti êtres artificiels qui reviennent régulièrement. Richard était de passage à l’époque, et a pris sur lui de faire cesser ces problèmes, en y consacrant suffisamment de lui-même pour que je lui en soit redevable. Mais comme il n’aime pas en parler, restons en là, si vous le voulez bien?”

-Merci, Soldat”, conclut Bruno, avant de reprendre. “Comme d’habitude, et malheureusement, je suis encore ici avec quelques petites choses à faire. Il devrait y avoir ou avoir eu dans ton bar depuis peu deux hommes. Originaires d’Alpha du Centaure, et Rangers bien qu’ils ne le crient sûrement pas sur les toits.”

-Il n’y en n’a qu’un”, répond Soldat sans hésitation. “Il est ici depuis exactement une semaine. Il vient tous les jours, à seize heure, et reste jusqu’à la fermeture. Je pensais bien qu’il attendait quelqu’un. Ceci dit, il ressemble plus à un fugitif qu’à un Ranger. C’est même moi qui lui ait indiqué où dormir le premier soir -il n’y est resté qu’une nuit, d’ailleurs-. Il devrait être là dans quatre heures. Vous restez, je vous sert le déjeuner, ou vous revenez ?”

-Ma foi, nous allons d’abord goûter quelques spécialités australiennes, et discuter en même temps.”

-O.K.” Et Soldat de repartir s’occuper des autres clients.

 

Les heures qui suivirent se passèrent encore en discussion -sur Sydney, sur les cyborgs, sur tout-, dans le bar, autour de boissons ou nourritures australasiennes, ou à l’extérieur, baigné par l’agréable climat de la baie.

 

A seize heure précises pénètre dans le bar un individu que le trio identifie sans doute possible comme l’un des Rangers perdu. Grand, athlétique et élancé, des cheveux blonds qui pourraient être plus courts, la mâchoire carrée et le regard bleu perçant, il aurait pu être le jeune frère ou le cousin d’Aaron.

Il commande, et s’assied à une table d’où il embrasse toute la salle. L’homme se méfie visiblement de tout. Yeux fureteurs, démarche prudente, tics nerveux et autres signes indiquent un début de paranoïa.

-J’y vais d’abord seul”, dit enfin Bruno après que Soldat ait servi la bière commandée.

 

-Bonjour”, annonce-t-il à l’homme qui l’a vu approcher ouvertement, un verre à la main.

-Ouhais ?” grogne l’autre en jetant de rapides coups d'œil à la table d’où vient l’arrivant.

-Vous ne me connaissez pas, mais nous avons un ami commun.” Bruno parle doucement et lentement. “Aaron Sanders.” Le Rangers tressaille, tout en faisant semblant de ne pas comprendre. “Je passerais sur les détails pour le moment. Aaron et nous nous sommes tous retrouvés entre les mains de Duncan Chalk. Nous avions presque réussi à fuir ensemble, mais Aaron y est finalement resté. Il avait eu le temps de nous dire qu’il avait rendez-vous ici avec ses deux compagnons. Vous êtes Christian Jex ou Patrick Zuidcott. Exact ?”

Au regard de l’autre, Bruno sait avoir visé juste. Ne reste plus qu’à espérer que les fréquences modératrices dont il a entouré son discours aient agit correctement.

-Et bien… qui êtes-vous, d’abord ?”

-Richard Schumann.” Le ton de Bruno est toujours aussi calme et doux. “Mes deux compagnons que vous avez repérés à la table se nomment Nasstasia Kamaninsky et Maël Schlösser. Pour diverses raisons, Chalk voulait nous éliminer, c’est à cette occasion que nous avons rencontré Aaron. Il nous a dit être venu sur Space City avec deux compagnons qui avaient pu s’enfuir. Maintenant, Aaron est mort. Nous ne savons pas ce qui vous amenait après Duncan Chalk, nous ne savons rien de votre organisation, de vos plans. Qu’est-ce que vous savez sur Duncan Chalk ? Comment le faire tomber ? Nous avons besoin de le savoir. En retour, nous pouvons surement nous aider : nous sommes terriens, nous avons des relations, ici. Je ne veux pas vous forcer. Je retourne près de mes amis, je vous laisse réfléchir à mes paroles. Rejoignez-nous, si vous le souhaitez.”

Le Rangers n’esquisse pas un geste, ne répond pas. Bruno le quitte et rejoint Maël et Nasty.

 

-Alors ?” questionne immédiatement l’eurasienne.

-Pas facile. Il est aussi causant qu’une huître, et ça n’a pas l’air d’aller fort pour lui. Ça ne m’étonnerais qu’à moitié si ces “fabuleux Rangers” n’avaient aucun réel plan de secours, et que celui-là soit complètement seul et largué. Attendons.”

 

Il faut une dizaine de minutes pour que le fugitif se lève et s’approche d’eux.

-Voila”, commence-t-il en prenant une chaise. “Je me nomme Patrick Zuidcott. Vous avez connu Aaron Sanders et le troisième était Christian Jex. Aaron n’a pas pu le voir, mais Christian et moi, on s’est encore fait accrocher après, et Christian y est resté. J’ai pu éliminer son cadavre, mais après je me suis retrouvé seul, et dans la merde, puisque toutes nos affaires étaient entre les mains de la SecInt de Space City. Heureusement, nous avions planqué nos ID et un peu de cash. J’ai pris ce qu’il me fallait et je suis arrivé ici, mais ça fait longtemps que je n’ai plus d’argent. Alors je traîne. Et j’attendais Aaron. Merde !”

 

Zuidcott ayant choisi de s’en remettre plus ou moins à eux, le récit complet du périple des trois hommes ne fut pas long à venir. Une histoire à la fois ordinaire et navrante.

Il était une fois sur Alpha du Centaure un Ranger du nom d’Aaron Sanders, vieil ours au grand cœur. Cet ours avait une famille, et notamment une sœur, Lilian, promise à un avenir certain dans le milieu théâtral d’Alphaville, la capitale de la planète. Or Lilian fut retrouvée morte un triste matin, d’overdose. Passée la stupeur et le chagrin du deuil, Aaron n’avait plus eu comme idée que de retrouver les vrais responsables de cet acte.

Grâce à ses contacts dans la police régulière d’Alphaville, “grâce” à plusieurs actes illégaux qui avaient fini par lui valoir une suspension de carrière de six mois, il avait acquis la certitude et accumulé quelques preuves -sans valeur légale- de la responsabilité pleine et entière de Duncan Chalk dans une filière d’approvisionnement d’Alpha en drogues diverses, dont celle qui avait tué sa sœur.

Dans l’impossibilité d’agir officiellement, Aaron s’était peu à peu forgé la certitude qu’il devait y aller, et qu’il éliminerait Chalk de ses propres mains.

Pour cela, il avait rallié à sa cause deux amis Rangers, Jex et Zuidcott, tout acquis à l’idée que contre les dealers seuls comptaient les résultats.

Aaron suspendu, les deux autres officiellement en congé, un plan d’action en poche, ils étaient arrivés sur Space City, où la Sécurité de la SilverChalk les avaient démasqués alors qu’ils tentaient d’en forcer les bureaux pour y attendre Chalk. Un combat s’en était suivi, pendant lequel Aaron avait été blessé, mais avait pu voir ses camarades s’enfuir.

Par le coup, Bruno comprenait pourquoi des patrouilleurs s’était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, et l’avaient immédiatement pris en chasse, ce qui avait finalement conduit à sa rencontre avec Nasty et à leur interpellation par Jaszek…

Hélas pour les Rangers, la SecInt de Space City les avaient interpellés juste après. Jex et Zuidcott avaient réussi à s’évader au cours du transfert, mais le premier y avait été mortellement touché. Sans moyen de le soigner, son camarade n’avait pu que le voir mourir. Pour que son corps ne soit pas retrouvé, et encore moins identifié, Zuidcott avait du se résoudre à placer le corps de Jex dans un scaphandre non-étanche, le sortir de Space City, bloquer les propulseurs de la tenue, et l’envoyer vers le “rien” spatial.

Après, son départ de la cité spatiale, son arrivée sur Terre puis au “Soldat de Plomb”, son attente enfin, tout lui semblait un mauvais rêve éveillé.

-Et maintenant, qu’est-ce que je vais faire ? Qu’est-ce qu’on aurait fait, de toute façon ? On a été stupide. Tellement stupide.”

Le Ranger inébranlable craquait maintenant, complètement.

 

Bruno, Maël et Nasty ne furent pas trop de trois pour remonter le moral de Zuidcott et rétablir une situation acceptable.

D’abord, une vraie chambre, un vrai lit, un vrai repas et une vraie toilette, le tout dans un appartement loué anonymement dans la zone portuaire. Le lendemain, Patrick était plus réceptif aux conseils.

Point positif, il avait toujours ses pièces d’identité véritables. Second point positif, rien théoriquement ne le reliait aux événements du siège de la SilverChalk sur Space City, ils s’étaient évadés avant d’être signalisés. Troisième point positif, le Ranger Zuidcott se trouvait toujours en congé officiel.

Conclusion logique, le Ranger Zuidcott avait passé ses vacances sur Terre, et un court week-end sur Space City. Les trois amis ayant toujours voyagé séparément -enfin une action intelligente, avait pensé Bruno-, il pourrait toujours prétendre ne les avoir jamais vu durant ce séjour. Il vient tellement de monde dans la cité du jeu.

Résultat, après trente-six heures de remise en condition par le trio près de l’une des plus belles plage de Sydney, Patrick repartait vers Waigeo et la Tour Orbitale, destination Alpha du Centaure, où il reprendrait sa Mission.

 

Restait à savoir s’il tiendrait le coup moralement. Au moment de les quitter, il parlait déjà de rompre avec le corps des Rangers pour prendre une exploitation à son compte en un coin perdu de la planète, voire même à émigrer vers Eden et son hiver permanent…